Les nœuds sont fondamentaux pour toute activité maritime, qu’il s’agisse de la navigation de plaisance, de la pêche professionnelle, du transport maritime commercial ou des opérations de sauvetage en mer. Ils assurent la sécurité des opérations, la fixation du matériel et la liaison entre différents éléments du navire, depuis l’amarrage jusqu’au hissage des voiles. Un nœud mal réalisé, en particulier un nœud de vitesse, peut compromettre la précision des mesures, augmenter les risques d’accidents et entraîner des conséquences désastreuses, notamment des maladies professionnelles et des blessures graves. La maîtrise des nœuds est une compétence essentielle pour tous les marins et un gage de sécurité maritime.

Le nœud de vitesse, utilisé pour estimer la vitesse du bateau par rapport à l’eau, joue un rôle important dans de nombreuses situations, comme les manœuvres d’accostage et d’appareillage, les opérations de sauvetage en mer, la navigation à l’estime, le réglage précis des voiles et l’optimisation de la consommation de carburant. Une exécution correcte de ce nœud garantit la fiabilité des données de vitesse, ce qui permet aux marins de prendre des décisions éclairées, d’éviter les dangers potentiels et de gérer efficacement leurs ressources. La sécurité en mer dépend donc en grande partie de la compétence dans la réalisation des nœuds de vitesse et de la connaissance des risques associés à une mauvaise exécution.

Une exécution incorrecte des nœuds de vitesse peut avoir des conséquences graves sur la santé et la sécurité des personnes à bord, et peut même engager la responsabilité de l’armateur en cas d’accident. Ces conséquences peuvent aller de traumatismes directs et blessures immédiates, comme des fractures et des lacérations, à des erreurs de navigation aux conséquences sanitaires à long terme, telles que des troubles musculo-squelettiques et des neuropathies. Il est donc crucial de comprendre les risques associés à une mauvaise exécution des nœuds de vitesse, de mettre en place des mesures de prévention efficaces et de souscrire une assurance maritime adaptée.

Les risques immédiats : traumatismes et blessures

Un nœud de vitesse mal exécuté représente un danger immédiat en raison du risque de rupture soudaine, de coincement et d’étranglement. La tension exercée sur le cordage peut rapidement révéler les faiblesses d’un nœud mal réalisé, entraînant une rupture inattendue et potentiellement dangereuse. Comprendre les mécanismes qui conduisent à ces ruptures et les types de blessures qui en résultent est crucial pour assurer la sécurité à bord, et pour informer adéquatement les assureurs maritimes.

Risque de rupture soudaine

Un nœud mal exécuté est intrinsèquement plus fragile qu’un nœud correctement réalisé. Une répartition inégale des forces, des points de friction excessifs, un angle incorrect ou un serrage insuffisant peuvent créer des zones de faiblesse dans le nœud. Sous tension, ces faiblesses peuvent rapidement se transformer en points de rupture, entraînant une rupture soudaine du cordage. Une corde de nylon de 10mm de diamètre, couramment utilisée sur les voiliers de plaisance, peut avoir une résistance à la rupture d’environ 5000 kg (5 tonnes), mais un nœud mal réalisé peut réduire cette résistance de plus de 50%, la ramenant à seulement 2500 kg.

L’impact de la rupture d’un cordage sous tension peut être violent et imprévisible. La corde peut se projeter à grande vitesse, tout comme le bout remorqué, et l’équipement relié au cordage peut être soumis à un recul brusque. Ce recul peut entraîner une perte de contrôle de l’équipement, ce qui peut aggraver les risques. La vitesse de projection d’un cordage rompu peut dépasser 30 mètres par seconde (plus de 100 km/h), ce qui équivaut à l’impact d’un projectile et peut causer des blessures très graves.

La rupture d’un nœud de vitesse mal exécuté peut causer divers traumatismes, allant de légères ecchymoses à des blessures graves, voire mortelles :

  • **Traumatismes directs :** Ecchymoses, lacérations, fractures, traumatismes crâniens dus à l’impact de la corde rompue ou d’objets projetés. Une fracture du radius, par exemple, peut nécessiter jusqu’à six semaines de convalescence, sans compter les éventuelles complications chirurgicales et de rééducation.
  • **Traumatismes indirects :** Chutes, entorses, luxations causées par une réaction soudaine et imprévisible à la rupture. Une entorse sévère de la cheville peut entraîner une incapacité de travail de plusieurs jours ou semaines, et nécessiter des séances de kinésithérapie.
  • **Amputation ou blessures graves aux mains :** Si les mains sont prises dans le cordage au moment de la rupture, notamment lors d’une manœuvre de sauvetage ou de remorquage. Dans le cas d’une amputation, le coût des soins médicaux, de la réadaptation et des prothèses peut rapidement dépasser les 100 000 euros, sans compter la perte de revenus et les éventuelles indemnisations.

Risque de coincement et d’étranglement

Un nœud mal exécuté peut également présenter un risque de coincement ou d’étranglement. En raison de sa forme irrégulière, de sa structure lâche, ou de la présence de boucles mal formées, il peut se coincer dans un winch, une poulie, un taquet, ou d’autres équipements à bord. Ce coincement peut entraîner des blessures graves si les membres sont pris au piège, ou si le nœud se resserre autour du cou.

Plusieurs types de blessures peuvent résulter d’un coincement impliquant un nœud de vitesse mal réalisé :

  • **Piégeage des membres :** Entraînant fractures, écrasements, lésions nerveuses si la force exercée est importante. Une lésion nerveuse, comme une atteinte du nerf médian ou du nerf ulnaire, peut entraîner une perte de sensibilité ou de mobilité de la main, nécessitant une rééducation longue et coûteuse, et pouvant même entraîner une incapacité permanente.
  • **Étranglement :** Si le nœud se resserre accidentellement autour du cou, en particulier en cas de chute à la mer ou lors de manœuvres impliquant des cordages sous tension. Ce risque est particulièrement élevé lors des opérations de sauvetage où les mouvements peuvent être rapides et imprévisibles. Le temps critique pour éviter des séquelles neurologiques irréversibles en cas d’étranglement est d’environ 4 minutes, et chaque seconde compte.

La fréquence des accidents liés aux cordages et aux nœuds mal réalisés est plus élevée dans les secteurs de la pêche et du remorquage maritime, où les efforts exercés sur les cordages sont importants et les conditions de travail souvent difficiles. On estime qu’environ 15% des accidents du travail dans ces secteurs sont liés à une mauvaise manipulation des cordages.

Facteurs aggravants

Plusieurs facteurs peuvent aggraver les risques associés à une mauvaise exécution des nœuds de vitesse. Ces facteurs, souvent liés aux conditions environnementales, au manque d’expérience, à l’état du matériel ou à la fatigue, peuvent transformer une situation potentiellement dangereuse en un accident grave, augmentant ainsi les risques pour la santé et la sécurité des marins.

Parmi ces facteurs, on peut citer :

  • **Conditions météorologiques :** Vent fort (supérieur à 30 nœuds), mer agitée (vagues de plus de 3 mètres), visibilité réduite (brouillard, pluie) augmentent la difficulté de la manipulation des cordages, réduisent la marge d’erreur et augmentent le risque de blessures. Dans ces conditions, la force exercée sur les cordages peut augmenter de manière significative, augmentant le risque de rupture.
  • **Manque d’expérience et de formation des utilisateurs :** Un marin débutant ou un plaisancier occasionnel aura plus de chances de réaliser un nœud incorrect qu’un marin expérimenté et formé. Seule une formation adéquate, une pratique régulière et une bonne connaissance des principes de sécurité permettent d’acquérir la maîtrise nécessaire. Les accidents impliquant des marins sans formation sont 3 à 4 fois plus fréquents que ceux impliquant des marins formés, et sont souvent plus graves.
  • **Utilisation de cordages usés ou inadaptés :** Un cordage usé, endommagé, mal entretenu ou inadapté à l’usage prévu perd de sa résistance et est plus susceptible de rompre, même avec un nœud correctement réalisé. Le choix du cordage doit être adapté à l’usage prévu, en tenant compte du matériau (nylon, polyester, Dyneema), du diamètre (de 6mm à plus de 20mm pour les gros navires) et de la résistance (exprimée en kg ou en tonnes). Un cordage en nylon perd environ 10% de sa résistance lorsqu’il est mouillé et doit être inspecté régulièrement.

Les risques indirects : erreurs de navigation et conséquences sanitaires

Au-delà des traumatismes immédiats, une exécution incorrecte des nœuds de vitesse peut entraîner des risques indirects, liés à l’inexactitude des données de vitesse, aux erreurs de navigation et aux conséquences sanitaires qui en découlent. Ces risques, souvent moins visibles et plus insidieux, peuvent avoir des impacts significatifs sur la sécurité de la navigation, la santé des personnes à bord et la rentabilité des opérations maritimes.

Inexactitude des données de vitesse

Un nœud de vitesse mal exécuté peut fausser considérablement la lecture de la vitesse du bateau, entraînant des erreurs d’estimation de la distance parcourue, du temps d’arrivée et de la consommation de carburant. Cette inexactitude peut avoir des conséquences graves sur la navigation, en particulier lors de la navigation à l’estime, où la position du navire est calculée en fonction de la vitesse, du cap et du temps écoulé. Une erreur de 1 nœud sur la vitesse, soit environ 1,85 km/h, peut entraîner une erreur de position d’environ 1 mille marin (1852 mètres) après une heure de navigation, ce qui peut être critique dans les zones de navigation difficiles.

Les conséquences de ces inexactitudes peuvent être multiples :

  • **Erreurs de calcul de la position (navigation à l’estime) :** Perte de route, dérive hors du chenal, échouement sur un haut-fond, abordage d’un autre navire, collision avec un obstacle flottant (conteneur perdu, épave). Un échouement peut entraîner des dommages importants à la coque du navire, des avaries aux hélices et aux gouvernails, une pollution marine et mettre en danger la vie des personnes à bord. Le coût moyen d’un sauvetage maritime est d’environ 5000 euros pour une petite embarcation, mais peut atteindre des montants beaucoup plus élevés (plusieurs centaines de milliers d’euros) en cas de dommages importants ou de pollution.
  • **Mauvaise appréciation des courants et des marées :** Difficultés de manœuvre, risque de dérive vers des zones dangereuses (rochers, zones de surf, ports encombrés). La force d’un courant de marée peut atteindre 5 nœuds (environ 9 km/h) dans certaines zones, comme le Raz de Sein ou le Pas de Calais, ce qui peut rendre la navigation très difficile et dangereuse si la vitesse du bateau est mal évaluée.
  • **Mauvaise gestion du carburant :** Risque de panne sèche, en particulier lors des longues traversées. Une estimation incorrecte de la vitesse peut conduire à une surestimation de la distance parcourue avec une quantité donnée de carburant, et à une sous-estimation de la consommation réelle. Une panne sèche peut mettre en danger la vie des personnes à bord, en particulier si le bateau se trouve loin des côtes, dans des conditions météorologiques défavorables, ou dans une zone fréquentée par le trafic maritime.

Risques liés à la fatigue et au stress

La navigation dans des conditions incertaines, due à des données de vitesse erronées, à des erreurs de navigation et à la nécessité de compenser ces erreurs, peut engendrer un stress important, une fatigue accrue et une diminution de la vigilance chez les marins. Le stress et la tension constante liés à la nécessité de compenser les erreurs de navigation, à la peur de l’accident, à la prolongation du temps de travail et aux conditions de vie difficiles à bord peuvent avoir des effets néfastes sur la santé physique et mentale des marins. Le manque de sommeil, l’anxiété, l’isolement et les conditions de travail éprouvantes peuvent altérer le jugement, diminuer la réactivité et augmenter le risque d’erreurs.

Parmi les conséquences de la fatigue et du stress, on note :

  • **Fatigue physique et mentale :** Augmentation du risque d’erreurs et d’accidents, diminution de la performance, altération du jugement, troubles de la concentration et de la mémoire. La fatigue réduit la vigilance et la capacité de concentration, ce qui peut entraîner des erreurs de navigation ou de manœuvre, comme une mauvaise lecture des cartes, une mauvaise interprétation des signaux maritimes ou une collision. Le risque d’accident est multiplié par 3 lorsque le marin est fatigué, et par 5 en cas de privation de sommeil.
  • **Troubles du sommeil :** Insomnie, troubles du rythme circadien, apnée du sommeil, affectant la vigilance, les performances cognitives et la santé physique. Le manque de sommeil peut entraîner une diminution de la réactivité, une altération de la prise de décision, une augmentation du risque d’erreurs et une diminution de la capacité à gérer le stress. Une nuit blanche réduit les performances cognitives d’environ 25%, et plusieurs nuits blanches consécutives peuvent avoir des effets dévastateurs.
  • **Problèmes de santé liés au stress :** Hypertension artérielle, troubles digestifs (ulcères, colites), troubles cardiovasculaires (infarctus, AVC), troubles musculo-squelettiques (lombalgies, cervicalgies), troubles anxieux, dépression, burnout. Le stress chronique peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires et d’autres problèmes de santé graves. Une étude a montré que les marins soumis à un stress important ont un risque de développer une hypertension artérielle deux fois plus élevé que ceux qui ne sont pas stressés.

Risques spécifiques liés aux opérations de sauvetage

Lors des opérations de sauvetage, la précision est primordiale et la marge d’erreur est quasi-inexistante. Une erreur dans la mesure de la vitesse, dans l’appréciation des distances ou dans la manipulation des cordages peut avoir des conséquences dramatiques pour les personnes en détresse et pour les sauveteurs. La moindre imprécision peut compromettre l’efficacité de l’intervention, retarder le sauvetage, augmenter le risque de blessures et mettre en danger la vie de tous.

Les conséquences d’une erreur de vitesse ou d’une mauvaise exécution des nœuds lors d’une opération de sauvetage peuvent être graves :

  • **Mauvais positionnement du navire de sauvetage :** Retardant l’intervention et compromettant la sécurité des personnes en détresse, en particulier si elles se trouvent dans l’eau froide ou dans une zone dangereuse. Chaque minute compte lors d’une opération de sauvetage, et un retard de quelques minutes peut faire la différence entre la vie et la mort. Le temps moyen de survie dans l’eau froide (moins de 10°C) est d’environ 1 heure, et peut être réduit à seulement 15 minutes en cas de perte de connaissance.
  • **Erreurs d’appréciation des distances et des angles :** Augmentant le risque de collision entre le navire de sauvetage et le navire en détresse, ou de blessure lors du transfert des personnes sauvées. Lors du transfert de personnes d’un navire à un autre, la distance et l’angle doivent être évalués avec précision pour éviter les accidents. Un choc violent entre deux navires peut causer des blessures graves, voire mortelles.
  • **Rupture d’un cordage mal noué lors d’une opération de remorquage :** compromettant la stabilité du remorqueur et du navire remorqué, et pouvant entraîner une rupture de la remorque et une perte de contrôle du navire en détresse.

Les pathologies à long terme : troubles Musculo-Squelettiques et neuropathies

L’exécution répétée de nœuds de vitesse, en particulier lorsque la technique est incorrecte, que les efforts sont excessifs, que les postures sont inadaptées ou que le matériel est mal entretenu, peut entraîner des pathologies à long terme, principalement des troubles musculo-squelettiques et des neuropathies. Ces affections, souvent liées à des mouvements répétitifs, à des efforts importants et à des postures contraignantes, peuvent affecter la qualité de vie, la capacité à travailler et la longévité des marins.

Mouvements répétitifs et postures contraignantes

L’exécution d’un nœud nécessite une prise ferme, une traction, une torsion, une flexion et une extension des mains, des poignets, des coudes, des épaules et du dos. Ces mouvements, répétés de nombreuses fois au cours d’une carrière maritime, peuvent solliciter excessivement les tendons, les articulations, les muscles et les nerfs, conduisant à des inflammations, des douleurs, des compressions et des lésions. Un marin professionnel effectue en moyenne entre 50 et 100 nœuds par jour, selon son activité, et peut manipuler des cordages sous tension pendant plusieurs heures par jour.

Parmi les pathologies les plus courantes, on trouve :

  • **Tendinites :** Inflammation des tendons au niveau des poignets (tendinite de De Quervain), des coudes (épicondylite et épitrochléite), des épaules (tendinite de la coiffe des rotateurs) et des doigts (ténosynovite). La tendinite du poignet est particulièrement fréquente chez les marins qui utilisent des winchs ou qui réalisent des nœuds complexes. Le traitement d’une tendinite peut nécessiter plusieurs semaines de repos, de kinésithérapie, d’anti-inflammatoires et, dans les cas les plus graves, d’infiltration de corticoïdes ou de chirurgie.
  • **Syndrome du canal carpien :** Compression du nerf médian au niveau du poignet, entraînant douleurs, engourdissements, fourmillements et faiblesse de la main, en particulier la nuit. Le syndrome du canal carpien peut nécessiter une intervention chirurgicale dans les cas les plus graves, où la compression nerveuse est sévère et les symptômes persistent malgré le traitement conservateur. Environ 10% des marins développent un syndrome du canal carpien au cours de leur carrière, et cette pathologie représente une cause fréquente d’arrêt de travail.
  • **Épicondylite et épitrochléite :** Douleurs au niveau du coude (tennis elbow et golfer’s elbow), causées par une inflammation des tendons du coude, souvent due à des mouvements répétitifs de flexion et d’extension du poignet, à des efforts importants et à des vibrations. Le traitement de l’épicondylite et de l’épitrochléite est similaire à celui de la tendinite, et peut nécessiter une immobilisation du coude pendant plusieurs semaines.

Compression des nerfs et des vaisseaux sanguins

Un nœud trop serré, mal positionné ou maintenu pendant une période prolongée peut comprimer les nerfs et les vaisseaux sanguins au niveau des mains, des poignets, des coudes, des épaules et du cou. Cette compression peut entraîner des troubles neurologiques et vasculaires, affectant la sensibilité, la circulation sanguine et la fonction musculaire dans les extrémités supérieures.

Les pathologies liées à la compression nerveuse et vasculaire incluent :

  • **Neuropathies périphériques :** Atteinte des nerfs périphériques, entraînant douleurs, engourdissements, fourmillements, faiblesse musculaire, perte de sensibilité et troubles de la coordination. Les neuropathies périphériques peuvent être causées par une compression prolongée des nerfs, par des lésions dues à des mouvements répétitifs, par des vibrations, par une exposition au froid ou par des maladies sous-jacentes (diabète, alcoolisme, maladies auto-immunes).
  • **Syndrome de Raynaud :** Diminution de la circulation sanguine au niveau des doigts et des orteils, entraînant blanchissement, engourdissements, douleurs et sensation de froid, surtout par temps froid ou lors d’une exposition aux vibrations. Le syndrome de Raynaud est plus fréquent chez les personnes exposées aux vibrations (utilisation d’outils vibrants), aux mouvements répétitifs des mains et au froid.
  • **Syndrome du défilé thoraco-brachial :** Compression des nerfs et des vaisseaux sanguins au niveau du défilé thoraco-brachial (entre la clavicule et la première côte), entraînant douleurs, engourdissements, fourmillements, faiblesse musculaire et troubles de la circulation sanguine dans le bras et la main. Ce syndrome est souvent lié à des postures contraignantes, à des efforts importants et à des mouvements répétitifs des bras et des épaules.

Les troubles musculo-squelettiques représentent une cause importante d’invalidité chez les marins, et sont responsables d’environ 30% des arrêts de travail dans ce secteur. Le coût de ces affections, en termes de soins médicaux, d’indemnisations et de perte de productivité, est considérable.

Facteurs de risque individuels

La susceptibilité à développer des pathologies liées à l’exécution des nœuds de vitesse varie d’une personne à l’autre. Certains facteurs individuels peuvent augmenter le risque de développer ces affections, et doivent être pris en compte dans la prévention et la gestion de ces risques.

Ces facteurs incluent :

  • **Prédisposition génétique :** Certaines personnes sont plus susceptibles de développer des troubles musculo-squelettiques en raison de leur constitution génétique, de la structure de leurs articulations, de la qualité de leurs tendons et de leur sensibilité à la douleur.
  • **Âge :** Le risque de développer des pathologies augmente avec l’âge, en raison de la perte d’élasticité des tissus, de la diminution de la force musculaire, de la dégradation des cartilages articulaires et de l’augmentation de la prévalence de maladies chroniques. Les personnes âgées de plus de 50 ans sont plus susceptibles de développer des troubles musculo-squelettiques et des neuropathies.
  • **Antécédents médicaux :** Le diabète, les maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, lupus), l’hypothyroïdie, l’obésité, le tabagisme et l’alcoolisme peuvent augmenter le risque de développer des neuropathies périphériques et des troubles musculo-squelettiques. Le diabète, par exemple, peut endommager les nerfs et les vaisseaux sanguins, augmentant le risque de neuropathies.

Prévention : formation, techniques et bonnes pratiques

La prévention est essentielle pour réduire les risques liés à l’exécution des nœuds de vitesse. Une formation adéquate, l’application de techniques correctes, l’adoption de bonnes pratiques, l’utilisation d’équipements appropriés et une surveillance médicale régulière peuvent contribuer à protéger la santé et la sécurité des marins. L’investissement dans la formation, la prévention et la santé au travail est un investissement dans la sécurité, le bien-être et la longévité des marins.

Importance de la formation et de l’entraînement

Une formation théorique et pratique adéquate est indispensable pour maîtriser les nœuds de vitesse, connaître les risques associés à une mauvaise exécution et savoir appliquer les mesures de prévention. Cette formation doit inclure l’apprentissage des différentes techniques d’exécution, la compréhension des principes de sécurité, la reconnaissance des erreurs à éviter, la connaissance des facteurs de risque et l’apprentissage des gestes et postures adaptés. La formation doit être continue, avec des mises à jour régulières pour tenir compte des nouvelles techniques, des évolutions en matière de sécurité et des retours d’expérience. Le Brevet de Capitaine 200 est obligatoire en France pour le transport de passagers et de marchandises. Il inclut un volet de formation sur les cordages et les nœuds.

La répétition et la pratique régulière sont également essentielles pour consolider les connaissances, acquérir la maîtrise nécessaire et développer la mémoire musculaire. La pratique permet d’automatiser les mouvements, ce qui réduit le risque d’erreurs en situation réelle. Un marin qui pratique régulièrement les nœuds de vitesse aura plus de chances de les exécuter correctement, même dans des conditions difficiles, et sera plus à même de détecter les signes d’usure ou de faiblesse du cordage.

Techniques d’exécution correctes

L’exécution correcte des nœuds de vitesse nécessite une connaissance précise des techniques appropriées, une application rigoureuse des instructions et une attention constante aux détails. Chaque nœud a ses propres particularités et exigences, et il est important de suivre les instructions avec précision pour garantir la solidité, la fiabilité et la sécurité du nœud. Une petite erreur, un mauvais positionnement, un serrage insuffisant ou un angle incorrect peut compromettre la résistance du nœud, augmenter le risque de rupture et entraîner des blessures.

Voici quelques exemples de techniques correctes pour exécuter les nœuds de vitesse les plus courants :

En plus de la technique d’exécution, il est important de respecter les règles de sécurité de base lors de la réalisation des nœuds :

  • S’assurer de la bonne qualité du cordage
  • Ne pas se tenir dans l’axe de tension du cordage
  • Porter des gants de protection

[Insérer ici des illustrations claires et précises (photos, schémas, vidéos) pour chaque nœud. Manque des données et illustrations pour complèter.]

  • **Nœud de pêcheur :** [Technique d’exécution]. Les erreurs à éviter incluent un serrage excessif ou insuffisant, et un mauvais positionnement des brins.
  • **Nœud de chaise :** [Technique d’exécution]. Les erreurs à éviter incluent un sens de passage incorrect, un nœud trop lâche, et une mauvaise tension des brins.

Bonnes pratiques et recommandations

Au-delà de la formation et des techniques d’exécution, l’adoption de bonnes pratiques est essentielle pour minimiser les risques liés aux nœuds de vitesse. Ces pratiques concernent le choix du matériel, l’inspection régulière des cordages, l’utilisation d’équipements de protection individuelle, le respect des consignes de sécurité, l’aménagement du poste de travail et la surveillance médicale régulière.

Voici quelques recommandations :

  • **Choisir le bon type de cordage pour l’application :** Tenir compte du matériau (nylon, polyester, Dyneema), du diamètre (de 6mm à plus de 20mm pour les gros navires), de la résistance (exprimée en kg ou en tonnes), de l’élasticité, de la résistance à l’abrasion, de la résistance aux UV et des conditions d’utilisation. Le nylon est un matériau résistant et élastique, idéal pour les cordages soumis à des chocs. Le polyester est plus résistant à l’abrasion et aux UV, ce qui le rend adapté aux cordages exposés aux intempéries. Le Dyneema est un matériau très résistant et léger, idéal pour les cordages de haute performance. Le diamètre du cordage doit être adapté à la force exercée et au type de nœud utilisé.
  • **Inspecter régulièrement le cordage :** Rechercher les signes d’usure (effilochages, coupures, abrasions), de dommages (brûlures, déformations) ou de dégradation (décolorations, durcissement). Les signes d’usure incluent les effilochages, les coupures, les décolorations et les zones dures. Un cordage endommagé doit être remplacé immédiatement. Il est recommandé d’inspecter les cordages au moins une fois par mois, et plus souvent en cas d’utilisation intensive ou dans des conditions difficiles.
  • **Utiliser des équipements de protection individuelle (EPI) :** Gants de protection (en cuir ou en matériau synthétique), lunettes de protection, chaussures de sécurité, casque. Les gants protègent les mains des coupures, des brûlures et des irritations. Les lunettes de protection protègent les yeux des projections de débris. Les chaussures de sécurité protègent les pieds des chutes d’objets lourds. Le casque protège la tête des chocs.
  • **Respecter les consignes de sécurité :** Ne jamais se tenir dans l’axe de tension du cordage. En cas de rupture, la corde peut se projeter à grande vitesse et causer des blessures graves. Il est important de se tenir à l’écart de la zone de tension. Ne jamais utiliser un cordage endommagé. Ne jamais forcer sur un nœud qui résiste.
  • **Aménager le poste de travail :** Assurer un éclairage suffisant, un espace de travail dégagé et une surface de travail stable. L’aménagement du poste de travail permet de réduire le risque d’accidents et de faciliter l’exécution des tâches.
  • **Effectuer des exercices d’échauffement et d’étirement :** Avant de manipuler des cordages pendant de longues périodes. Les exercices d’échauffement préparent les muscles et les articulations à l’effort, ce qui réduit le risque de blessures. Les étirements permettent d’améliorer la flexibilité et la mobilité.
  • **Surveillance médicale régulière :** Les marins doivent bénéficier d’une surveillance médicale régulière, comprenant un examen clinique, des tests de la fonction musculaire et nerveuse, et un suivi des facteurs de risque individuels. La surveillance médicale permet de détecter précocement les pathologies liées à l’exécution des nœuds et de mettre en place des mesures de prévention adaptées. La visite médicale d’aptitude est obligatoire tous les 2 ans pour les marins professionnels.

Il est important de se souvenir que la compétence dans la réalisation des nœuds est une compétence qui demande une attention continue, une pratique régulière et une connaissance approfondie des risques associés. Les erreurs peuvent avoir des conséquences graves, mais grâce à la prévention, à la formation, à l’application des bonnes pratiques et à la souscription d’une assurance maritime adaptée, il est possible de réduire considérablement les risques et d’assurer la sécurité, la santé et le bien-être de tous à bord.